Éteindre sans contaminer

Le changement climatique augmente la fréquence des feux de forêt.

Afin de rendre l’eau utilisée plus efficace, des agents ignifuges — mousses, gels et retardateurs de flammes — y sont souvent ajoutés avant l’arrosage. La toxicité de ces additifs étant encore mal définie, le ruissellement et l’application préventive dans des zones non affectées par le feu pourraient-ils nuire aux microorganismes terrestres et aquatiques ? C’est la question à laquelle ont voulu répondre deux chercheurs de l’Université de Guelph, en Ontario. En déterminant les doses létales ou d’inhibition de croissance de neuf agents ignifuges sur sept espèces d’invertébrés et deux espèces de plantes, les scientifiques ont relevé une variation considérable de la toxicité de ces substances. Bien que les plantes soient peu affectées, certains invertébrés semblent plus sensibles que d’autres à ces agents. Ainsi, le crustacé Daphnia magna, un zooplancton herbivore commun dans les lacs, ne résiste pas à de faibles concentrations de la plupart des agents testés, en particulier une des mousses dont une concentration 1000 fois inférieure à celle recommandée lors d’incendies de forêt suffit à tuer 50% des individus. Si les chercheurs admettent que les organismes ne sont pas exposés de façon continue à ces substances (que les manufacturiers affirment être biodégradables), ils préconisent tout de même de faire un choix éclairé qui fait la part entre toxicité et efficacité.

Source : Chemosphere et Environmental Pollution, janvier 2023

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