Plumage et migration
Des études récentes montrent que certaines espèces d’oiseaux, lors des vols migratoires, s’élèvent en altitude le jour pour naviguer plus bas la nuit venue.
La thermorégulation pourrait expliquer ce comportement, le froid plus intense en hauteur faisant contrepoids à la surchauffe causée par les rayons solaires. Un groupe international de chercheurs a posé l’hypothèse que si tel est le cas, une relation entre le facteur de réflexion du plumage d’un oiseau et son caractère migrateur devrait alors exister puisque les livrées pâles absorbent moins la chaleur que les sombres. C’est en estimant la réflectance du plumage d’au-delà de 9750 espèces aviaires sur une échelle de 0 (noir) à 100 (blanc) et en déterminant leur indice migratoire selon qu’elles sont résidentes, migratrices à distance courte, variable ou grande, que les scientifiques sont parvenus à des résultats probants: les résidents sont plus foncés que les voyageurs à courte distance, ces derniers étant eux-mêmes plus foncés que ceux qui migrent sur de vastes étendues. Il semble ainsi avantageux pour un oiseau migrateur d’arborer un plumage pâle afin de mieux contrôler sa température lors de longs vols diurnes. L’étude note toutefois des exceptions à cette règle que les chercheurs expliquent par le fait que la couleur n’est qu’un des facteurs régissant les besoins d’un oiseau, le camouflage et la résistance au froid dans les régions nordiques étant des paramètres essentiels à la survie.
Source : Current Biology, décembre 2021
Crédit photo: Nicolas Fèvre / Québec couleur nature