De tiques! oui, mais où?

Le changement climatique est un élément clé de l’expansion vers le nord de la tique à pattes noires.

Si sa présence dans le sud du Québec est constatée depuis quelques décennies déjà, sa distribution à l’échelle fine dans les milieux boisés de la province reste à définir. Une étude visant à mieux comprendre les facteurs qui dictent l’occupation d’un territoire par cette tique vient d’être publiée par des scientifiques de l’Université de Montréal et de l’Agence de la santé publique du Canada.

C’est le parc national du Mont-Saint-Bruno que l’équipe a choisi afin de traquer, de 2016 à 2018, cet acarien aux trois stades de son développement — larve, nymphe et adulte. Après avoir divisé le parc en 32 zones, les chercheurs ont ratissé, dans chacune d’elles, le sol forestier en vue d’y dénombrer les tiques et, entre autres tâches, d’y mesurer les conditions microclimatiques et la présence d’hôtes tels le cerf de Virginie, les oiseaux et les petits mammifères. Ariane Dumas, auteure principale de l’étude, souligne quelques observations marquantes: «Les données indiquent des écarts dans la densité de la tique à travers le parc, et ce, à tous les stades, ainsi qu’une variabilité d’année en année de l’emplacement des points chauds qui est indépendante de la densité des hôtes potentiels.» Les chercheurs présument que l’arrivée relativement récente de la tique n’aurait pas encore permis l’atteinte d’une dynamique stable dans ce secteur et recommandent des études à plus long terme afin de mieux informer les autorités sur les risques encourus par les usagers des parcs et forêts publics.

Source: Ticks and Tick-borne Diseases, janvier 2022

Crédit photo: Wikimedia Commons