Les orignaux et le sel
D’un océan à l’autre, les collisions routières avec des orignaux sont fréquentes. Si la signalisation et les passages fauniques ont réduit les accidents, la présence de mares salines artificiellement créées en bordure de route par le ruissellement du sel épandu en hiver attire néanmoins beaucoup d’orignaux qui y trouvent les minéraux essentiels au soutien de diverses fonctions telles l’activité musculaire, la grossesse et la croissance des bois. Une équipe de chercheurs de la Colombie-Britannique a récemment étudié différents moyens de rendre ces sites moins attrayants pour le cervidé.
En installant des caméras près de 18 mares salines, dont 8 ayant été rendues moins invitantes notamment par remblaiement avec du paillis de cèdre, de la roche ou même des poils de chien, les scientifiques ont calculé la fréquence des visites d’orignaux sur ces sites entre 2009 et 2020. À titre de contrôle, des étangs d’eau douce en bord de route ont aussi été surveillés afin de vérifier si c’était le besoin en sel ou celui en eau qui constituait la raison principale des visites. Les chercheurs ont noté que les méthodes comme le remblaiement représentent un procédé efficace et peu coûteux de remédier aux mares, puisque les visites du cervidé sur les sites traités ont été réduites à des niveaux approchant ceux des sites du groupe contrôle, confirmant du coup que le sel, et non l’eau, est la motivation majeure de ces visites.
Source: Canadian Journal of Zoology, décembre 2021
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