Reboiser les chemins forestiers

La forêt boréale canadienne est sillonnée par près de 600000 km de tracés linéaires déboisés.

En Ontario et au Québec, les chemins forestiers constituent la principale source de ces lignes dégarnies qui non seulement segmentent l’habitat du caribou, mais permettent aux loups et aux ours de le chasser plus efficacement et d’accéder à de nouveaux territoires. Ces voies, quand laissées à l’abandon, sont-elles en mesure de se reboiser en faveur du cervidé, et si oui, quels facteurs contribuent au reboisement? C’est ce que des scientifiques des universités du Québec à Montréal et à Rimouski ont cherché à savoir afin de mieux guider les efforts de préservation de l’espèce.

Après avoir identifié des segments de chemins forestiers abandonnés dans les Laurentides, le Saguenay—Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord — des régions qui abritent des populations de caribous —, les chercheurs ont inventorié le type et la taille de la végétation recouvrant ces tronçons ainsi que les particularités du milieu environnant. Leur analyse suggère que la présence de conifères aux  abords et le niveau de compaction du sol sont des paramètres importants pour la repousse végétale et la croissance d’arbres dont le tronc fait au moins 1,30 m de hauteur. L’étude propose aux exploitants forestiers des moyens à utiliser et des éléments à considérer dans le but de favoriser la renaturalisation naturelle ou assistée de ces anciennes voies de transport.

Source : Forest Ecology and Management, février 2021

Crédit photo: Google Maps