Le pif des pigeons

De nombreux oiseaux, comme les passereaux et les pics, n’ont pas un sens développé de l’odorat.

D’autres en revanche, tels les puffins et les océanites, se fient aux odeurs pour regagner leur colonie après de longs périples. De même, les pigeons hument l’air afin de rejoindre leur pigeonnier d’origine, une faculté légendaire dont l’humain a su tirer profit. Or, s’il est avéré que les pigeons ont le nez fin, ce n’est que tout récemment que des scientifiques allemands et italiens ont décelé les types de molécules reniflées par ces columbidés pour trouver leur chemin. C’est en analysant les composés organiques volatils présents dans l’air — à proximité d’une volière de pigeons bisets, dans les forêts avoisinantes, ainsi qu’à 180 m de hauteur, ce qui correspond à l’altitude de croisière de l’espèce — que l’équipe est parvenue à cerner ces indicateurs odorants. Grâce aux données recueillies, les chercheurs ont créé une carte olfactive en établissant, en fonction de la météo, des gradients d’odeurs basés sur la présence, notamment, de sulfure de diméthyle, un composé représentatif des milieux marins. En comparant ces gradients aux trajectoires empruntées, selon les vents dominants, par des pigeons munis de GPS, les chercheurs ont observé une relation prévisible entre ces deux paramètres. L’étude démontre l’utilité de lier la météorologie à l’analyse chimique de l’air afin de mieux identifier les molécules qui guident les oiseaux.

Source : Scientific Reports, septembre 2020

Crédit photo: Adobe Stock