Le pollen dans sa bulle

On estime que les trois quarts des récoltes mondiales dépendent des insectes pollinisateurs.

Le déclin de ceux-ci cause donc de sérieux maux de tête aux maraîchers, qui comptent sur leur inestimable contribution pour un transport ciblé du pollen et une fertilisation efficace. Afin de pallier cette pénurie de maind’oeuvre naturelle — une tendance que renverseront des mesures strictes, espérons-le —, l’industrie agricole se tourne vers des technologies de pollinisation à grande échelle, qui répandent en vain de grandes quantités de pollen, la plupart des grains n’atteignant pas productivement la fleur. Une équipe japonaise croit pouvoir apporter une solution à ce problème de livraison non spécifique du pollen: des bulles de savon.

Après de nombreux essais a été mis au point un mélange aqueux composé d’un surfactant et de divers additifs — des stabilisateurs de bulles — auxquels s’ajoutent 4 mg de pollen par ml; un pulvérisateur monté sur un drone programmé pour survoler une plate-bande test à une hauteur définie a ensuite aspergé les fleurs cibles d’un jet de bulles. Les scientifiques supputent que jusqu’à 2000 grains de pollen recouvrent la surface d’une bulle. Celle-ci, une fois posée sur un pistil, ne persiste pas longtemps ; quand elle éclate enfin, elle disperse son pollen, fertilisant la fleur. Des expériences concluantes sur des fleurs de poirier et de plantes ornementales convainquent les chercheurs de l’intérêt de cette approche innovante.

Source et crédit photo : iScience, mai 2020