Le sirop boréal: pas pour demain
Les érables à sucre font partie du paysage forestier et culturel du Québec méridional.
Avec le réchauffement climatique qui attire de nombreuses espèces végétales plus au nord, est-il possible qu’un jour des érablières à sucre parviennent à coloniser le milieu boréal? D’après une étude publiée par une équipe de chercheurs des universités de Montréal et de Sherbrooke, il ne faut pas y compter. Les scientifiques en sont arrivés à cette conclusion en échantillonnant des sols à différentes altitudes correspondant à trois zones — tempérée, de transition et boréale — sur le mont Saint-Joseph, dans le parc national du Mont-Mégantic, et en y faisant pousser des graines d’érables à sucre dans les serres du Jardin botanique de Montréal. Alexis Carteron, auteur principal de l’étude, explique : « Nos recherches suggèrent que non seulement le sol boréal est généralement trop pauvre en éléments indispensables, mais il n’est pas favorable à la symbiose essentielle entre le système racinaire des jeunes érables à sucre et les champignons mycorhiziens arbusculaires. » Ces résultats renforcent l’idée que les mouvements migratoires d’un végétal relatifs au climat changeant ne sont pas liés qu’aux conditions régnant au-dessus du sol — comme la température moyenne et le couvert neigeux —, mais également à des facteurs physico-chimiques et microbiotiques propres au sous-sol lui-même.
Source : Journal of Ecology, mars 2020
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