Dis-moi si tu voles…
Les chauves-souris et les oiseaux, quoiqu’appartenant à des classes distinctes parmi les vertébrés, partagent un trait commun: ils volent.
En tant que seuls mammifères ailés, les chauves-souris se rapprochent des oiseaux par un autre caractère assez inusité: la structure de leur microbiome intestinal. En effet, la foule de bactéries dans leur système digestif ressemble davantage à celle des oiseaux qu’à celle d’aucun autre mammifère, d’après une équipe internationale qui a analysé le contenu microbien intestinal de quelque 900 espèces de vertébrés. Les scientifiques émettent de surcroît l’hypothèse que l’aptitude à voler est pour quelque chose dans cette similarité. Pour qu’un animal soit apte à voler, son poids doit être limité au minimum. Comparés aux autres vertébrés de taille semblable, les chauves-souris et les oiseaux possèdent un très court intestin et les cellules de leur paroi intestinale absorbent plus directement les nutriments. L’assistance microbienne dans la digestion étant réduite, nul besoin de transporter une lourde diversité de bactéries. Or qu’advient-il des oiseaux ayant évolué vers une existence purement ou presque exclusivement terrestre? Leur microbiome correspond davantage à celui des mammifères dépourvus d’ailes qu’à celui des oiseaux qui volent. Les chercheurs suggèrent que l’adaptation au vol a rompu la relation traditionnelle d’un hôte avec sa flore intestinale.
Source: Ecological and Evolutionary Science, janvier 2020
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