Tondre ou ne pas tondre

Qu’elles soient privées ou publiques, on aime les pelouses vertes et bien entretenues.

Or, s’il est avéré que ces espaces forment des écosystèmes de faible biodiversité, une étude récente du Centre de recherche sur les interactions bassins versants / écosystèmes aquatiques de l’Université du Québec à Trois-Rivières démontre que l’état des lieux se détériore davantage quand l’intensité de la tonte augmente. En compilant les résultats d’études européennes et nord-américaines publiées entre 2004 et 2019, les scientifiques observent qu’une intensité de tonte élevée — l’intensité étant définie par une courte taille de coupe et des tontes fréquentes — est liée à une baisse dans le nombre d’invertébrés, à un appauvrissement de la diversité végétale et à la présence accrue d’insectes et de plantes indésirables. Raphaël Proulx, directeur de l’étude, explique: «Des tontes intensives éliminent les hautes structures des plantes au profit des graminées et autres espèces annuelles opportunistes. Il s’ensuit une cascade défavorable qui affecte la qualité des sols, la diversité florale ainsi que les populations d’insectes pollinisateurs et de décomposeurs, sans compter l’apport supplémentaire de gaz carbonique produit par les équipements d’entretien.» Les chercheurs sont d’avis que l’adoption d’une stratégie d’entretien des espaces verts de moindre intensité présenterait de réels bénéfices pour l’environnement.

Source: Journal of Applied Ecology, décembre 2019