Clin d’oeil équin
Une personne faisant face à un stress clignera des yeux plus fréquemment.
Chez les animaux, le clignement est également révélateur mais ne correspond pas nécessairement au comportement observé chez l’humain. En vue d’en apprendre davantage sur une espèce avec laquelle l’humain interagit depuis des millénaires, des chercheuses de l’Université de Guelph, en Ontario, ont mesuré les mouvements de paupières du cheval domestique en réponse à différentes situations stressantes: brève privation de nourriture, apparition soudaine d’un objet étranger, et séparation d’avec ses voisins d’écurie. L’examen de 33 chevaux est concluant sur un point. Priver un cheval de son fourrage quand ses voisins sont nourris est, des trois conditions étudiées, celle qui se révèle la plus stressante pour l’animal; non seulement son rythme cardiaque augmente-t-il, mais le nombre moyen de clignements d’yeux — comptés sur une période de trois minutes — diminue de 25 à 15 tandis que les occurrences d’un tic à la paupière supérieure s’accroissent de 6 à 18 dans le même temps. C’est le tic qui apparaît être l’élément diagnostique du stress; si les deux autres conditions font aussi chuter le nombre de clignements, elles ne s’accompagnent pas d’une élévation de la fréquence des tics. Les chercheuses considèrent qu’une baisse dans le nombre de clignements, lorsqu’associée à une hausse dans le nombre de tics, est un signe fiable d’un cheval soumis à un stress notable.
Source : Animals, novembre 2019
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