Des orignaux en très grand nombre

Quand le loup fut éradiqué de la péninsule gaspésienne il y a un siècle, les orignaux de la région purent relaxer un peu.

Et quand, au cours des 40 dernières années, les épidémies de tordeuses de bourgeon de l’épinette et les coupes forestières se mirent à créer de vastes étendues de jeunes forêts, les orignaux y trouvèrent une abondante nourriture. Quand enfin un plan de gestion établi dans les années 1990 les favorisa davantage, leur nombre s’accrut rapidement. Résultat? Le parc Forillon compte aujourd’hui une trentaine d’orignaux par 10 km carré. «C’est beaucoup! La flore et la faune avec lesquelles l’orignal partage le territoire commencent à en souffrir», affirme Pierre Etcheverry, coordonnateur en conservation des ressources chez Parcs Canada.

On pourrait se réjouir d’une telle densité d’un grand cervidé, surtout en ces temps où le caribou peine à se maintenir au pays. Or le surnombre d’orignaux dans le parc — une réalité également présente dans le parc national de la Gaspésie — tracasse les biologistes; en outre de favoriser l’ours noir et le coyote, deux prédateurs qui s’attaquent aussi au caribou, il augmente le danger d’infection par le ver des méninges, qui est mortel pour ce dernier. S’ajoute à cela que «le broutage intensif de branches et de ramilles par les orignaux du parc risque de transformer la forêt en plaine au détriment d’autres espèces», dit Pierre Etcheverry.

Afin de conserver la santé de l’écosystème forestier de Forillon, les autorités du parc préparent un nouveau plan de gestion de l’orignal. Les consultations publiques débuteront à l’automne. Avis aux intéressés!

Source : Parcs Canada, avril 2019

Crédit photo: Wikipedia