Le rapport des sexes: ça va chauffer!

Les études sur le réchauffement climatique ne cessent d’annoncer de nouvelles menaces. La dernière en lice rend compte d’un fait inquiétant pour plusieurs espèces de reptiles dont le sexe des petits est déterminé par la température d’incubation des oeufs. Des chercheurs de la Guinée-Bissau, en Afrique de l’Ouest, de la Grande-Bretagne et du Portugal ont publié une projection faisant état d’un déséquilibre prononcé dans le sex-ratio d’un chelonien modèle, la tortue verte : la proportion de femelles, actuellement à 52%, pourrait atteindre 76 à 93% à la fin du siècle. S’ajoute au problème l’élévation graduelle des mers qui, peu à peu, détruira des sites de ponte sur les plages. Cela dit, tout n’est pas perdu. Les tortues forment après tout un des plus anciens groupes parmi les reptiles et sont présents sur la planète depuis au-delà de 200 millions d’années. Elles ont survécu à de multiples bouleversements du climat, suggérant aux experts qu’elles possèdent la faculté de s’adapter à ces changements grâce à un processus actif de sélection naturelle. Par ailleurs, la disparition des plages pourrait encourager la ponte en bordure des forêts, où la température est plus fraîche, favorisant ainsi l’éclosion de mâles. Enfin, des statistiques démontrent qu’un nombre de femelles supérieur mène à un accroissement du nombre de nids. Tant qu’il y aura encore assez de males pour féconder les femelles, tous les espoirs sont permis !

Source : Global Change Biology, décembre 2018

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