Mais où donc va l’océanite cul-blanc?
Les biologistes étudiant les oiseaux pélagiques se contentent souvent d’observations faites sur les sites de nidification, car lorsqu’un adulte s’envole en quête de nourriture, il disparaît en mer pendant des heures, voire des jours entiers. Le lieu exact de sa destination et la distance qu’il parcourt sont des interrogations qui restent parfois sans réponse. Par chance, la miniaturisation des détecteurs de localisation permet de suivre des oiseaux de plus en plus petits. Grâce à ces appareils, une équipe de chercheurs provenant d’universités, d’Environnement et Changement climatique Canada ainsi que d’organisations non gouvernementales en sait désormais davantage sur les allées et venues de l’océanite cul-blanc (Oceanodroma leucorhoa) lors de ses périples dans l’Atlantique Nord en période d’accouplement.
Plus de cent individus provenant de sept colonies situées sur la côte est canadienne ont ainsi été traqués. Les résultats révèlent des comportements forts intéressants. April Hedd, l’auteure principale de l’étude, résume : «Durant l’incubation, les adultes avaient des habitudes nettement pélagiques, effectuant des voyages en mer de quatre jours en moyenne à des distances de 400 à 830 km des colonies, les amenant à l’occasion à se nourrir au-delà du plateau continental. De plus, la température en surface des eaux visitées variait beaucoup, de 11 à 23 °C, indiquant que les océanites de ces colonies fréquentaient aussi bien les eaux froides du courant du Labrador que les eaux chaudes du Gulf Stream.» Cette analyse ouvre la porte à d’autres recherches visant à mieux comprendre l’écologie de ces oiseaux de mer.
Crédit photo: Richard Stern