Un loup spécial sur l’Isle Royale

L’Isle Royale est située au nord-ouest du lac Supérieur. D’une superficie de 535 km2, elle abrite une faune et une flore variée, notamment, des orignaux et des loups. Ces deux populations se sont établies pour la première fois sur cette grande île dans les années 1900, faisant de cet écosystème un terrain d’étude parfait pour examiner de près la dynamique des populations « proies-prédateurs » insulaires. Au cours d’une étude longitudinale qui a duré près de cinquante ans, les populations d’orignaux et de loups ont montré des pics et des déclins répétés et ne se sont pas stabilisées en une relation équilibrée. Les populations d’orignaux ont varié de 500 à 2 500 individus tandis que le nombre de loups a varié de près de 50 à deux.

L’équipe de Sarah Hoy, chercheuse en écologie à l’Université du Michigan, a scruté à la loupe l’écosystème de l’Isle Royale. Son étude, publiée dans la revue Advances, relate les effets à long terme de l’arrivée sur place, en 1997, d’un loup solitaire inconnu de la meute locale, arrivé par un pont de glace. Les loups insulaires présentant un taux de consanguinité élevé, et conséquemment, une légère déformation à la colonne vertébrale, ce nouveau venu – baptisé « M93 » dans le cadre de l’étude mais plus affectueusement « le vieux loup gris » par les chercheurs – a permis un brassage génétique de fond. En deux décennies, la présence de ce loup de plus grande taille a généré, par sa descendance, une chasse plus efficace des grands herbivores, réduisant du même coup le broutage de la flore. Ce changement dans la forêt s’est traduit entre autres par une plus grande diversité aviaire.

Pour plus de renseignements

https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/loups-impact-inattendu-loup-solitaire-biodiversite-cette-ile-107261/

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