L’hiver s’étire
L’hiver s’étire plus que jamais. Ça fait très longtemps que je n’ai pas eu un tapis neigeux aussi épais à cette période de l’année. Les notes de mon agenda nature-météo que je collige depuis plus de 25 ans le confirment sans détour. D’ailleurs, j’ai bien hâte de voir si le lac va caler dans la dernière semaine d’avril comme c’est le cas habituellement. En attendant, mon carnet d’observations hivernales est bien mince. Pas vu de geais bleus, de sizerins, ni de chouette rayée (habituellement, au moins une semaine en embuscade près des mangeoires), ni de renards (à plusieurs reprises sur mes sentiers autour de la maison), ni de visons qui gambadent sur le lac. Des écureuils, oui et beaucoup… Des roux, des noirs et des gris. Tous plus effrontés les uns que les autres. Lors de mes nombreuses randonnées en raquette, j’ai bien aperçu quelques traces des longues glissades des loutres qui se promènent entre deux lacs. Une bien mince consolation. Est-ce le signe de changements de comportement de la part de tous ces charmants voisins, un mauvais présage ou tout simplement une succession de rendez-vous manqués. Malheureusement, j’ai bien peur que poser la question, c’est un peu y répondre.
Pierre Hamel est éditeur du magazine Nature sauvage
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