L’offre et la demande
Avec les grands froids de l’hiver dernier, ce fut un brouhaha continuel d’oiseaux dans mes postes d’alimentation. Avant même que les tarins et les sizerins ne débarquent, j’avais déjà l’impression de nourrir la gent ailée des villes voisines. Je ne me plains pas, le spectacle en vaut la peine. Par contre, le prix croissant des graines, les ruptures de stock en magasin et le gaspillage des semences tombant au sol au profit des écureuils à cause du brasse-camarade dans les mangeoires m’ont forcé à une meilleure gestion de la ressource. De trois mangeoires, je suis passé à deux, puis parfois à une seule. Si les visiteurs ont un peu diminué en nombre, ceux qui sont restés se sont mis à mieux se comporter: pendant qu’un groupe s’alimente, un autre attend patiemment son tour dans l’érable tout près. Finis la cohue et le coude à coude. Voyons si ces belles manières persisteront ce printemps quand j’augmenterai l’offre à nouveau.
Pierre Bonneau est rédacteur en chef au magazine Nature sauvage
Crédit photo : Adobe Stock