L’aigle à tête blanche : le mystère dénoué

C’est dans la prestigieuse revue Science que l’on se remémore, dans un premier temps, l’historique d’une affection neurodégénérative mystérieuse apparue il y a 25 ans, causant la mort massive du pygargue à tête blanche. Déjà fragilisée par le pesticide DDT durant les décennies 1950 et 1960, l’espèce avait, en plus, été une des victimes importantes de la myélopathie vacuolaire aviaire (avian vacuolar myelinopathy (AVM)). D’abord signalée en 1994 aux abords du lac DeGray en Arkansas, la maladie s’était par la suite répandue dans les états avoisinants. Le cerveau de l’oiseau devenait vacuolisé, provoquant une perte de contrôle du corps en plein vol, puis, inévitablement, la mort. La cause de ces signes et symptômes mortels était demeurée, à ce jour, inexpliquée. Après de longues années de recherche, une équipe de scientifiques, dont les chercheurs Steffen Breinlinger, Timo H. J. Niedermeyer et Susan Wilde, viennent tout juste de mettre à jour le mécanisme de cette maladie. La principale responsable : une toxine produite par des cyanobactéries qui se développe sur certaines plantes aquatiques. Toutefois, c’est l’épandage d’herbicides pour contrôler ces cyanobactéries qui exacerberait les effets néfastes de la toxine. Un cocktail dévastateur qui, encore aujourd’hui, touche certaines populations de ces majestueux prédateurs.

Pour en savoir plus:

https://science.sciencemag.org/content/371/6536/eaax9050

crédit photo : Wikimedia Commons