C’est quoi ton nom déjà ?

Les fleurs sauvages printanières ont quelque chose de particulier. Leur floraison est, si ponctuelle, que sitôt les avoir identifiées, elles disparaissent pour le reste de l’année. Ainsi, chaque printemps, je dois replonger dans mon guide d’identification pour me remémorer le nom de ces belles qui tapissent le sol des forêts. J’arrive à reconnaître le pas-d’âne (tussilage) parce qu’il est le premier à se pointer dans les fossés rocailleux des bords de route, le trille blanc, parce que petite fille, j’en cueillais pour ma mère pour son anniversaire, l’érythrone d’Amérique parce qu’il ressemble à un petit lys de Pâques. Mais pardon à la claytonie de Caroline, à la maïanthème du Canada et à l’hépatique à lobes aigus; d’aucune façon je n’arriverai à me souvenir de votre nom sans soutien.

Josée Caron est directrice artistique du magazine Nature sauvage

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