Éclairage nouveau sur la rainette faux-grillon

Les rainettes sont ces amphibiens qui font partie de la famille des Hylidae, famille dont les individus sont caractérisés entre autres par de petites pastilles adhésives au bout de leurs doigts. Au Québec, la rainette faux-grillon est l’une de ses représentantes qui gagnent à être connues. Dans la province, cette rainette est identifiée comme espèce vulnérable depuis 2001. La destruction des milieux humides, l’agriculture intensive et les changements climatiques sont trois des raisons pointées du doigt dans son déclin. Assez répandue au centre des États-Unis et du Canada, la rainette faux-grillon a toutefois de la difficulté à maintenir ses effectifs en Ontario et au Québec. Les populations isolées dans ces deux provinces font l’objet d’une surveillance accrue et d’études génétiques dans le but de mieux comprendre la répartition de l’espèce et sa dispersion. L’objectif ultime étant sa sauvegarde, ces études ont mis à jour des différences génétiques importantes, qui se manifestent entre les régions, mais aussi au sein des populations d’une seule et même région. Les rainettes situées dans le sud-ouest de l’Ontario constituent la population carolinienne, alors qu’ailleurs en Ontario et au Québec, elles constituent la population des Grands Lacs, du Saint-Laurent et du Bouclier canadien. Tout récemment, une équipe de biologistes québécois – dont fait partie Nathalie Tessier au Ministère des Forêts de la Faune et des Parcs (MFFP) – a mis à jour une étude sur la génétique de plusieurs populations dans ces deux provinces. Cette étude génétique confirme scientifiquement que ces petites populations de rainettes résiduelles sont devenues isolées les unes des autres et ne partagent plus qu’un faible pourcentage de bagage génétique limitant leur viabilité. Conclusion : elles ont besoin d’un grand coup de pouce en termes d’interconnectivité! Si nous souhaitons qu’elles continuent à faire partie de notre biodiversité, il n’en tient qu’à nous; en protégeant les marais, marécages et mares temporaires, nous pourrions continuer à les entendre chanter au printemps… un chant garant de leur reproduction, et donc, du maintien de la pérennité de leurs populations!

Référence : https://www.journalofherpetology.org/doi/abs/10.1670/17-126

Crédit photo : Lyne Bouthillier