Rencontre d’un autre type

Alors que je me promenais à la mi-septembre dernier dans un parc boisé près de chez moi, le nez au vent et les deux mains dans les poches, voilà que j’évite de justesse un couleuvreau serpentant entre mes pieds. Je m’arrête, surpris, tout comme le petit serpent qui fait pareil en s’enroulant sur lui-même, la tête relevée en signe de défi.  «Rassure-toi!» que je lui dis, «je ne te veux aucun mal.» Mon étonnement vient du fait que ce n’est pas une couleuvre rayée, celle qu’on voit le plus souvent, mais plutôt une jeune couleuvre tachetée (Lampropeltis triangulum), une espèce susceptible d’être désignée menacée ou vulnérable au Québec.  Lorsqu’enfin elle décide de reprendre son chemin, j’estime sa longueur à pas plus de 30 cm; elle a donc éclos en août ou en septembre. Belle nouvelle alors, l’espèce est établie dans les parages. J’ai tout de même signalé sa présence aux autorités municipales responsables du parc… juste au cas où ce serait une première en ville!

 

Pierre Bonneau est rédacteur en chef au magazine Nature sauvage