Un scientifique en canot à glace

L’hiver est enfin derrière nous, mais pour le professeur-chercheur Dany Dumont de l’Institut des sciences de la mer à Rimouski, la belle saison est l’occasion de rassembler et faire parler les données qu’il a colligées l’hiver durant avec son équipe de l’UQAR. Ces données émergent de la baie du Ha! Ha! (à ne pas confondre avec la baie des Ha! Ha!), cette grande zone de l’estuaire du Saint-Laurent côtoyant le parc national du Bic. Son étude? La zone marginale de la banquise, c’est-à-dire cette lisière où les glaces et les vagues interagissent. La dynamique des glaces qui se forment et se déforment au fil de l’action de la marée, des vents et de la température est étonnamment peu étudiée et donc, mal comprise. Ce mouvement constant influence grandement l’érosion des terres, la vie aquatique et la navigation. Le professeur Dumont a pris les grands moyens pour effectuer ses recherches in situ. Par des froids glaciaux, c’est 1000 kg de matériel scientifique qui ont été transportés en canot à glace, ce mode de transport ancestral des insulaires qui est devenu aujourd’hui un sport hivernal, popularisé surtout dans la région de Québec. Ces données du terrain, combinées aux images d’une caméra qu’il a installée au sommet du pic Champlain, permettront d’améliorer les modèles existants de cet écosystème. Notons par ailleurs que la recherche du professeur Dany Dumont figure dans le palmarès des 10 découvertes scientifiques de 2018 selon la revue Québec Science.

crédit photo : équipe de Dany Dumont