Une grande recherche sur les petits mammifères
Les souris, les campagnols, les musaraignes et les lemmings font partie des micromammifères. À la base de la chaîne alimentaire, les micromammifères sont très importants dans tous les écosystèmes terrestres, de surcroît dans les écosystèmes nordiques. Sujettes à des cycles d’abondance, leurs populations façonnent la végétation et les populations de prédateurs de façon significative. Comprendre la dynamique des populations de micromammifères permet de comprendre plusieurs facettes d’un milieu. Les populations de lemmings du Grand Nord, par exemple, varient grandement sur une période de 3 à 4 ans. À l’apogée de ce cycle, l’abondance peut atteindre une quinzaine d’individus par hectare, puis, s’affaisser pour redevenir pratiquement nulle. Les mécanismes qui gèrent ces cycles d’abondance ne sont pas encore complètement cernés par les scientifiques; pour une même espèce, ces cycles peuvent varier en fonction du site et de la latitude. De plus, les populations suivies scientifiquement à long terme sont rares. C’est pourquoi le chercheur Dominique Fauteux (de l’Université Laval) a choisi d’examiner de plus près les micromammifères de trois sites répartis dans le haut Arctique (Île Bylot) et le bas Arctique (Cambridge Bay et Salluit). Parmi les espèces étudiées, le lemming d’Ungava, une espèce endémique du Québec et Labrador, sera suivie à Salluit afin de documenter cette espèce qui est probablement le rongeur le moins documenté au Québec. De nouveaux spécimens seront collectés à chaque site à des fins taxonomiques. Des collaborations nationales et internationales permettront de comparer les cycles de populations canadiennes à ceux d’autres sites du Canada, du Groenland, de la Fenno-Scandinavie et de Russie.
crédit photo : Mammals of northern Alaska on the Arctic slope.