Une bibliothèque glaciale

De tous temps, et encore aujourd’hui, les recherches fondamentales en sciences de la nature ont souvent eu recours à des spécimens conservés dans les musées. Partout au monde, plumes, crânes, fourrures, semences, etc. composent des collections importantes qui servent de références aux chercheurs pour nommer et classer le vivant, puis comprendre entre autres les mécanismes évolutifs. Le Musée canadien de la nature, issu de la Commission géologique du Canada a ainsi une longue histoire de recherche fondée sur les collections. Au fil du temps, les collections de plusieurs musées ont connu diverses techniques de conservation, qui, bon an mal an, n’ont que rarement pu garantir une préservation totalement efficace à long terme. Pensons au contenu douteux du classique flacon de formol, à l’animal naturalisé entreposé sur une tablette mal protégée ou aux végétaux d’un herbier exposés aux moisissures. Depuis quelques mois, un édifice annexé au Musée canadien de la nature abrite une technologie de pointe pour la conservation de l’ADN du vivant. La Cryobanque nationale canadienne de la biodiversité (située à Gatineau), est un biodépôt d’histoire naturelle de spécimens de partout au Canada et à l’étranger. Grâce à un système de refroidissement à l’azote liquide pouvant atteindre des températures de -170 °C, des congélateurs pourront désormais conserver de façon intacte l’ADN des espèces d’aujourd’hui et ce, pendant des décennies, voire des siècles. En d’autres mots, c’est une véritable bibliothèque d’échantillons de tissus animaux et végétaux accessibles aux chercheurs du monde entier. Éventuellement, c’est un million d’échantillons qui pourront y être conservés.

crédit photo : Musée canadien de la nature