L’histoire entre la tique à pattes noires et la souris à pattes blanches
La prévalence croissante de la maladie de Lyme au Québec inquiète de plus en plus d’adeptes d’activités pratiquées en nature. Depuis sa découverte dans la ville de Lyme au Connecticut, la bactérie responsable de la maladie ne cesse de progresser vers le nord. Cette bactérie se nomme Borrelia burgdorferi, du nom de son découvreur, l’entomologiste américain Willy Burgdorfer. Pour survivre, cette bactérie doit pouvoir se trouver un refuge, une demeure. Quoi de mieux que l’intérieur d’un animal : souris, tamias et cerfs feront l’affaire! Maintenant, se disperser… L’ingénieuse a trouvé un taxi gratuit, autrement dit un vecteur : il s’agit de la tique à pattes noires (Ixodes scapularis). Cet insecte ne cherche pas à aider la bactérie, elle vaque tranquillement à ses occupations de tique. Par le truchement d’une morsure de tique dans un animal infecté, la bactérie pénètre sans cette dernière, s’y loge, et infecte ainsi ultérieurement d’autres animaux sains, incluant l’humain. Dans l’est de l’Amérique du Nord, une étude suggère que la souris à pattes blanches (Peromyscus leucopus) serait l’espèce-réservoir la plus importante. Le lien le plus surprenant dans cette étude? La corrélation entre la présence de Borrelia burgdorferi et les chênaies. Les années de grande production de glands de chêne favorisant l’augmentation de la population de souris, ces chênes nourriciers servent désormais de facteur de prédiction de la maladie. Surprenant!
https://journals.plos.org/plosbiology/article?id=10.1371/journal.pbio.0040145
crédit photo : Andrew Block, creative commons