La corneille et le tamia

Il existe, dans et sous mes mangeoires, une hiérarchie de picorage bien établie parmi la clientèle. La taille de l’usager est généralement le facteur décisif qui définit la position dans le rang; le geai bleu déplace le quiscale, le quiscale le cardinal, le cardinal le roselin, etc. Or, il y va de certaines exceptions qui valent d’être notées. Ainsi, un tout petit tamia a récemment fait la leçon à une imposante corneille qui avait eu l’audace de piétiner dans les plates-bandes du rongeur. Il faut croire que des dents pointues l’emportent sur un énorme bec; l’oiseau, la queue grignotée, n’est pas reparu. Sûrement soigne-t-il encore son orgueil…

 

Pierre Bonneau est rédacteur en chef du magazine Nature sauvage