Quand manger fait perdre le nord

Les néonicotinoïdes (appelé aussi néonics) sont un groupe de produits toxiques employés en agriculture comme insecticides. En tout, une dizaine de molécules – telles l’imidaclopride, la clothianidine et la thiaméthoxame – entrent dans cette catégorie pour lutter contre les pucerons, les charançons et autres insectes dits « nuisibles ». En sachant que ces molécules agissent sur le système nerveux central des insectes, pas étonnant que le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles soit attribué en grande partie aux néonics. Toutefois, des scientifiques soupçonnent ces insecticides quant à la récente diminution considérable des passereaux. Dans une étude effectuée en 2017 par des chercheuses de l’Université de la Saskatchewan et de l’Université York*, des bruants ayant ingéré quelques grains de canola enduits de néonicotinoïdes pendant trois jours consécutifs ont subi deux effets notables: une perte de poids allant jusqu’à ¼ de leur poids total et une perte considérable de leur sens de l’orientation. Les oiseaux migrateurs utilisant les champs de grains comme aires de repos et de nourrissage pendant la migration s’avéreraient donc, selon cette étude, directement exposés à des retards et à des perturbations dans leurs parcours migratoires. Les insectes et les plantes étant à la base de la chaîne alimentaire, la biodiversité a de quoi perdre le nord.

Crédit photo : Pierre Nadeau / Québec couleur nature

https://www.nature.com/articles/s41598-017-15446-x