Le sexe raccourcit la vie
Chez les couleuvres, les mâles vivent moins longtemps que les femelles parce qu’ils sont obsédés par le sexe. C’est la conclusion d’un groupe de chercheurs ayant étudié le comportement de couleuvres rayées à flanc rouge lors de la saison d’accouplement printanière au Manitoba.
Nicky Rollings et ses collaborateurs ont en effet remarqué qu’après la sortie de la période d’hivernage, les couleuvres mâles consacrent de deux à quatre semaines à l’accouplement, alors que les femelles n’y consacrent seulement que quatre jours. Pour les mâles, un tel investissement de temps et d’énergie représenterait un stress physiologique annuel considérable.
Chaque printemps, les couleuvres mâles sortent les premiers des hibernacles. Malgré un jeûne de plusieurs mois, leur instinct de reproduction l’emporte sur la faim. Ils attendent les femelles en grand groupe. Ces dernières sortent une par une ou en petits nombre. Elles sont alors assaillies par les mâles, qu’elles attirent grâce à leurs phéromones irrésistibles. Les couleuvres forment alors des boules d’accouplement, composées de plusieurs dizaines de mâles pour une femelle.
Selon les chercheurs, le fait que les couleuvres mâles cherchent surtout à s’accoupler à cette période critique (au lieu de chercher de la nourriture comme le font davantage les femelles) contribuerait à une diminution plus rapide de la longueur de leurs télomères (les extrémités des brins d’ADN), et ainsi à une réduction de leur espérance de vie.
Les résultats de ces travaux ont été récemment publiés dans la revue scientifique Proceedings of the Royal Society.
Doi: 10.1098/rspb.2016.2146